mercredi 19 décembre 2007

avertissement

Les grands ensembles, comme ils disent depuis leurs petits cul serrés, sont nos zones de repli.

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mardi 11 décembre 2007

Couchés

Cous coupés de nos têtes
Coupon de poupons cachés
Coupeaux arrachés de scie
Coucou de Kourou
Nous sommes couchés


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lundi 19 novembre 2007

Ecrire un roman en un mois

Voici une opération audacieuse. Chaque année, le mois de novembre est consacré, outre-atlantique, à l'écriture du genre-phare-de-la-littérature. En trente jours, les internautes qui le décident s'imposent de rédiger une histoire de 50.000 mots (175 pages). Le National Novel Writing Month (NaNoWriMo) a soulevé notre enthousiasme. L'an prochain, le Groupe Zéro envisage de faire le grand saut.

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mercredi 1 août 2007

L'est triste


Ciao, Isidore Isou (1925-2007). Le baoo du lettrisme est mort samedi. On le retrouve .

lundi 2 juillet 2007

Pas sommeil


Dans les années 30, Robert Desnos, l'homme qui dort en marchant, fait dérailler sa voix sur les ondes. Dans l'émission La Clé des Songes, lancée en 1938 sur le Poste-Parisien, il lit les récits de rêves envoyés par les auditeurs. Enorme succès. Voici un des rêves lus par Desnos, à écouter ici.


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vendredi 22 juin 2007

Il faut aider Æncrages


Le 30 mai, à Baume-les-Dames (Doubs), un incendie a ravagé les locaux de la maison d'édition Æncrages & Co, emportant tout : stocks de papier pur chiffon, linotypes, caractère mobiles et presses typo, et bien sûr, les stocks de livres... Un désastre pour cette maison artisanale, si rare dans le paysage.

Æncrages & Co est née en 1978, créée par Roland Chopard. Elle publie de la poésie et des livres d'artistes avec des procédés d'imprimerie traditionnels (composition manuelle, linotypie et impression typographique). Tous les livres d'Aencrages sont imprimés sur papier chiffon, cousus et façonnés à la main. Dans le catalogue, on trouve des noms aussi divers que Bernard Noël, Charles Juliet, Michel Butor, Robert Wyatt, etc.


"Du tas de cendres nous avons prélevé quelques fragments, comme des archéologues, ultime traces de notre travail", disent les éditeurs après l'incendie. Aujourd'hui, ne subsistent que quelques bribes de papier noirci et leur volonté, tenace, de ne pas en rester là. Il faut les aider. Tous les soutiens sont les bienvenus.

Plus d'infos sur leur blog, créé à la suite de l'incendie. Il y aussi leur site, qui permet de découvrir leur singulier travail.

jeudi 10 mai 2007

Moroses d'hongre

Tectonique de nos mains gantées au moment de dire si oui ou non. Cartogramme de nos sables sans menton, là où se tassent des goîtres de pierre. Glypse sur les toboggans de nos nerfs, dont on ne sait toujours pas si ce sont des fibres optiques ou des épluchures d'aromates. Palmes de nos automates sans tête. Derviches soudeurs infiltrés dans les usines. Moaques amadoués par la façade lépreuse de l'autre hongre. Onagres sourds aux appels des hospices. Cendres déversées sous le clapet des isoloirs.

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vendredi 23 février 2007

Couleur camouflage

Quand tu enlèves ton casque de chacal, un vent froid sort de ta bouche d'ombre et c'est comme si toute la forêt s'interrompait. Les arbres tentent de s'arracher mais ils réalisent avec terreur qu'ils sont enracinés et que leurs pieds pèsent des lustres. Immobiles donc, et impuissants, face à ton visage sans chair d'où ne sortent que deux globes blancs, sortes d'yeux-œufs à placer sous verre. Tu regardes les arbres. Tu regardes les châtaignes. Tu regardes les buissons. Tu as ton sourire mauvais. Tu as deviné qu'un être chétif et effrayé se cache derrière ce buisson.

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vendredi 2 février 2007

Rotor




Le Rotor est le nom d'une machine de fête foraine, inventée par l'ingénieur allemand Ernst Hoffmeister, et présentée pour la première fois au public lors de l'Oktoberfest de 1949. Très populaire dans les parcs d'attraction des années 50, le Rotor offre des sensations fortes. Soufflé par l'effet d'une force centrifuge, vous êtes collé au mur, vous ne sentez plus le sol sous vos pieds, la tête en bas, en haut, les jambes en l'air, les pieds dans la tête de votre voisin, assis, debout... Vous êtes un cosmonaute de foire. Comme si vous vous agitiez dans une essoreuse à salade. L'aspect extérieur du Rotor, toujours très festif et bariolé, a peu évolué avec le temps, comme en témoigne cette galerie de photographies.

On trouve également trace du Rotor dans Les Quatre cents coups, le film de François Truffaut sur l'enfance (1959). Dans une scène, le jeune Antoine Doinel, accompagné par Truffaut lui même, va s'amuser dans le Rotor. Les critiques ont vu dans cette scène une métaphore du cinéma. C'est comme si l'enfant, accompagné de son double le cinéaste, entrait dans un praxinoscope ou un zootrope ou phenakistiscope, ces machines manuelles du XIXe s., qui permettaient de créer l'illusion du mouvement à partir d'une série d'images fixes et préfiguraient l'arrivée du cinématographe. Les deux personnages ne font plus qu'un: l'ego-baudruche peut alors se dégonfler. Le rotor permet enfin au je d'être un autre.

De la même manière, le mot "rotor", lorsqu'on inverse le sens de ses lettres, s'ouvre et tourne sur lui même, comme tout bon palindrome. Comme si on arrivait, grâce à la ritournelle du Rotor, à effleurer un point où s'abolissent les contraires. Ce fameux point dont André Breton parlait dans son Second manifeste du surréalisme : “Tout porte à croire qu’il existe un certain point de l’esprit d’où la vie et la mort, le réel et l’imaginaire, le passé et le futur, le communicable et l’incommunicable, le haut et le bas cessent d’être perçus contradictoirement". Après tout, et s'il suffisait d'aller faire un tour dans une fête foraine pour trouver ce point. On ne sait jamais. Rendez-vous au Luna Park le plus proche de chez vous.
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samedi 20 janvier 2007

Personne

"Je ne suis rien
Jamais je ne serai rien.
Je ne puis vouloir être rien.
Cela dit, je porte en moi tous les rêves du monde."


Fernando son nom est Pessoa, Bureau de tabac