lundi 26 décembre 2005

zero03 dans le train

C'était hier, c'était post-réveillon. Le Dijon-Paris dure trois heures.

Quand le train stoppe à Tonnerre, dans l'Yonne, on parle d'éléctrocardiographie avec une infirmière pour qui on a un petit faible, ce n'est pas un coup de foudre mais presque. A la rotonde de Laroche-Migennes, une rousse opulente pas très belle quitte le wagon, des bidasses de retour de permission se retournent sur son passage, ils regardent la fausse rousse, ses cheveux sont teints avec précipitation, on croirait que son beau-père lui a plongé la tête dans un bac de bauxite pour la punir de ne pas avoir dit merci à tonton et tata pour les cadeaux, les bidasses ont des regards lourds, leur paquetage s'abat au moment où le train repart.

Plus loin, Joigny. La semaine dernière, au restaurant d'entreprise, un collègue m'a raconté que sa famille y passait les fêtes, on l'imagine là, derrière la brume, derrière l'une des fenêtres éclairées, en train de faire le con sous les guirlandes, en train de faire le mime avec les mômes, à dada sur mon bidet, et le grand-père se gave de dinde aux marrons, fumet, tourte aux oies, la grand-mère pique une crise car on l'agresse, elle en a marre, c'est chaque année la même comédie, elle ne fera plus le sapin si c'est comme ça. Elle se casse avec les boules.

Sens, dans l'Yonne, c'est la dernière étape avant Paris. Un homme accompagné d'un labrador et d'un pantalon à carreaux, comme celui d'un clown, s'installe devant moi. Son chien-bouffon s'abrite sous mon siège. En se penchant un peu, on aperçoit une patte et un museau-mufle qui dépassent. Le labrador-mouflon ronfle déjà.

zero03

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